Françoise DOLTO
LETTRES DE JEUNESSES

Correspondance 1913-1938

 

 

Editions Gallimard
Edition revue et augmentée

prix : 28 €

Textes réunis et notes établies par Colette Percheminier

Directrice Litteraire Colline Faure-Poirée

Credit photographique Cyril Cohen

Dix années ont passées depuis la première publication de la correspondance de Françoise Dolto. Dix ans, le temps d'un deuil, le temps d'une enfance qui marquée par la guerre qui la laisse "veuve" à huit ans d'un parrain dont elle s'imaginait la petite "fienser", la disparition brutale de sa soeur Jacqueline, la bien-aimée, puis la naissance de Jacques, l'enfant de remplacement, qui ne vient pas combler ce vide immense... De ce tumulte et de la douleur naîtra pourtant la vocation de Françoise Dolto : "Je serai medecin d'éducation"." Aujourd'hui, et comme en exergue au deuxième tome que nous publierons en 2005, je ressens la necessité de donner à lire une nouvelle édition de ces lettres où elle est déjà tout entière. Et je ne peux m'empêcher de penser à l'une des épitaphes "pour rire" qu'elle avait imaginées : "Françoise Dolto, entrée désespérée, sortie joyeuse".

Catherine Dolto

A cinq ans, Françoise Marette, dite " Vava ", est déjà une épistolière. Depuis Deauville où elle passe ses vacances, elle reçoit des lettres de sa famille auxquelles elle répond avec vivacité et cocasserie. Jours tranquilles, très vite abscurcis par la guerre qui emporte un de ses correspondants, l'oncle Pierre avec qui elle se croit " fienser " et qui, en mourant, la laisse " veuve de guerre " à huit ans. Plus tard, la mort de Jacqueline, la sœur aînée, plonge la mère dans un deuil impossible qui la rend injuste avec son autre fille.
Les lettre se font alors l'écho du combat mené par la jeune fille qui se cherche, s'oppose, se construit, rompant des fiançailles convenues, s'accrochant à des études de médecine " visées depuis l'enfance ", entreprenant une analyse, et se retrouvant, comme elle l'écrit à son père, le soutien de toujours, dans une longue lettre qui fait le bilan d'une jeunesse, " pas du tout "fofolle", pas du tout "aigrie", "pas putain", "pas intellectuelle", pas laide non plus et pourtant pas mariée (...), une femme qui te fait honneur tout autant qu'à ma mère (...), femme à trente ans et prête à donner ma vie comme on donne un cadeau ".

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